Cet événement, en partenariat avec l’agence de l’eau Rhin-Meuse, se déroulera du 27 au 30 mai 2021.
Il s’agit d’un fait constaté : la biodiversité est en danger. De nombreuses espèces animales se raréfient ou disparaissent tandis que l’exploitation malveillante et sans limite du vivant se poursuit.
C’est autour de cette question que professionnels naturalistes, scientifiques, élus, puissance publique et journalistes se rassembleront à Sainte-Croix (57) autour de problématiques liées à l’environnement afin de partager leur expérience de terrain et d’imaginer les solutions de demain.
Cette première édition organisée par le Parc Animalier de Sainte-Croix et l’association Sainte-Croix Biodiversité, avec le soutien du collectif régional en faveur de la biodiversité Grand Est, proposera 4 journées au cours desquelles la biodiversité sera célébrée à l’appui d’une thématique phare.
Chaque table-ronde ou conférence-débat d’une durée d’1h30 sera diffusée en direct sur la page Facebook du Parc de Sainte-Croix.
Entretiens de la biodiversité, demandez le programme
Jeudi 27 mai : Les prédateurs : quel avenir ?
10h30 / Table-ronde Le bec et la serre
14h00 / Table ronde Le croc et la griffe
Vendredi 28 mai : Les zones humides : état des lieux et solutions pour nos terres d’eau
9h45 / Table-ronde Etat des lieux pour les zones humides du Grand Est
11h30 / Table-ronde L’action en marche aujourd’hui et demain
14h30 / Table-ronde Pour une meilleure protection, une meilleure vulgarisation
Samedi 29 mai : L’avenir de nos forêts
9h15 / Conférence-débat Etat des lieux des forêts
10h45 / Conférence-débat La forêt et les changements climatiques
14h30 / Conférence-débat Que fait-on actuellement pour bien prendre en compte la biodiversité dans la gestion des forêts ? Pouvons-nous faire mieux ?
Dimanche 30 mai : Agriculture et biodiversité, sont-elles conciliables ?
9h30 / Table-ronde Concilier une production alimentaire suffisante, saine et protectrice des ressources
11h00 / Table-ronde Agriculture et biodiversité
13h00 / Table-ronde Agriculture, ressources locales et savoir-faire
AGIR POUR LA BONNE SANTÉ DES RIVIÈRES, C’EST PARTIR À LA RECONQUÊTE DE LA BIODIVERSITÉ !
Le bon état des cours d’eau est au cœur de l’action de l’agence de l’eau Rhin-Meuse. Une mission qui ne bénéficie pas seulement à la qualité de l’eau… Car ce qui est bon pour l’eau l’est aussi pour la biodiversité ! Clémence Ricochon, référente à l’agence de l’eau Rhin-Meuse, nous explique.
Dès le début des années 90, l’agence de l’eau Rhin-Meuse a porté une politique avant-gardiste pour sauvegarder les zones humides ou améliorer le fonctionnement des cours d’eau. Parlait-on déjà explicitement de biodiversité ?
Il est vrai que ce terme n’était pas aussi utilisé qu’actuellement mais dans les faits les actions portées par l’agence de l’eau, depuis 30 ans, concouraient déjà largement à la préservation de la biodiversité. Car dès lors que l’on lutte contre les pollutions, que l’on favorise un fonctionnement optimal d’une rivière, d’un étang, d’un lac, que l’on préserve les zones humides, ce sont autant d’opportunités offertes à la loutre, au castor, à la truite fario, à la moule perlière, à l’hirondelle de rivage et à tout un cortège d’espèces végétales et animales de trouver un habitat adapté.
Les rivières et zones humides sont vecteurs d’une biodiversité particulière : plantes hygrophiles, poissons, grands migrateurs, oiseaux, amphibiens, mammifères… On estime que les zones humides abritent 50% des espèces d’oiseaux, 100% des amphibiens et 30% d’espèces rares et menacées.
Pouvez-vous illustrer concrètement ce lien entre l’action de l’agence de l’eau Rhin-Meuse et la préservation de la biodiversité ?
Prenons l’exemple du Conservatoire d’espaces naturels de Lorraine. Depuis maintenant plusieurs dizaines d’années, avec l’appui de partenaires dont l’agence de l’eau Rhin-Meuse, il se mobilise pour la préservation des roselières, habitat du butor étoilé, échassier à valeur patrimoniale. Les surfaces achetées ou protégées à long terme représentent aujourd’hui plus de 300 hectares à Lachaussée (55), au Lindre (57) en passant par la forêt de la Reine (54, 55). Ces actions ont permis à la population de Butor étoilé de s’étoffer. Une vingtaine de mâles chanteurs ont été dénombrés sur les étangs lorrains constituant la plus forte population de l’Est de la France.
Autre exemple avec le Petit Gravelot qui vit sur les berges sablonneuses et caillouteuses de la Moselle où il se nourrit d’insectes, d’araignées, de petits crustacés et de vers. Nicheur au sein de la « Moselle Sauvage » entre Socourt (88) et Bayon (54), il installe son nid près de l’eau, dans un trou peu profond creusé dans le sable ou le gravier. Les bancs de graviers de la Moselle, qui se constituent au gré de la libre évolution de la rivière, constituent donc des lieux indispensables à la reproduction de cette espèce protégée. Seule rivière en libre évolution du bassin Rhin-Meuse, la Moselle sauvage bénéficie depuis plus d’une vingtaine d’années d’un programme de préservation soutenu par l’agence de l’eau.
La loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages votée le 20 juillet 2016 a conforté la politique de l’agence de l’eau en faveur de la restauration des milieux naturels humides comme un levier à la préservation et à la valorisation des richesses naturelles. Concrètement quelle forme prend cette politique aujourd’hui ?
La lutte contre l’érosion de la biodiversité figure parmi les enjeux du programme d’actions de l’agence de l’eau. A ce titre, le montant consacré à la restauration des cours d’eau, zones humides avec une ouverture à la préservation des habitats, a été boosté. Avec 126 millions d’euros, de 2019 à 2024, cette politique est devenue la première ligne d’intervention du 11ème programme apportant également des solutions concrètes face à l’enjeu d’adaptation au changement climatique.
L’action de l’agence de l’eau Rhin-Meuse, principal établissement public porteur de financements locaux, s’articule autour deux axes principaux : la sauvegarde de zones à intérêt écologique remarquables (issues de classement de type Espaces naturels sensibles, Natura 2000…) et la consolidation d’un réseau d’espaces naturels cohérent (Trame Verte et Bleue). De 2017 à 2019, avec la mise en place de l’appel à manifestation d’intérêt Trame verte et bleue, initié par le collectif régional, 96 projets ont pu être soutenus (13,5 M€ d’aides dont 43% subventionnés par l’agence de l’eau). Les premiers résultats sont observables : 128 km de haies/bosquets et 4 671 arbres plantés, 72 km de bandes enherbées et fleuries, 189 mares créées ou 206 ha de surfaces acquises.
En matière de biodiversité, l’action de l’agence de l’eau c’est aussi une action de connaissance en soutenant des plans d’actions régionaux, des associations locales ou des observatoires, par exemple celui des espèces exotiques envahissantes.