Entre présentation de 3 démarches mises en oeuvre sur le bassin Rhin-Meuse et focus sur les résidus d'explosifs, le webinaire du 14 octobre a été riche en retours d'expérience portés par un collectif d'acteurs mobilisés. Décryptage.
L’objectif du séminaire, organisé dans le cadre du Plan Régional santé environnement, était de renforcer le collectif de travail sur les polluants émergents, de créer un réseau d’échange d’information et de travail sur ce sujet de société.
La question des polluants émergents est cruciale car il s’agit aussi bien d’environnement que de santé publique.
La question des polluants émergents est cruciale car le sujet est vaste : environ 100 000 substances sont répertoriées au niveau européen : pesticides et leurs produits de dégradation, particules issues de l’usure des plastiques, résidus de médicaments, ou plus globalement, les nanoparticules, les perturbateurs endocriniens... Sur le bassin Rhin-Meuse, un millier de paramètres fait l’objet d’une surveillance, dont 300 à 400 pesticides, sur environ 900 points de mesure, en eaux de surface ou souterraines, pour un budget de 4,5 millions d’euros par an.
Une puissance de contamination. Un demi sucre de l’insecticide cyperméthrine dans la Moselle va contaminer plusieurs centaines de kilomètres de cours d’eau jusqu’à la confluence à Coblence.
L’objectif de ce webinaire est de faire partager quelques exemples, centrés sur des molécules qui peuvent impacter l’eau potable et qui illustrent un travail d’équipe entre plusieurs acteurs. Ces exemples illustrent le chemin à parcourir depuis le moment où on quantifie la toxicité d’une substance jusqu’à la mise en place de solutions, en passant par l’étape de leur détection dans les rivières, les nappes, l’eau du robinet, ou encore la détermination des sources de pollutions.
Consultez les différentes présentations
Polluants émergents dans les eaux potables de quoi, parle-t-on ?
- Jean-François MUNOZ, conseiller technique, ANSES
A retrouver en rediffusion
Polluants émergents dans l’eau : de l’investigation aux plans d’actions. Décryptage
- Christophe ROSIN, directeur par intérim, laboratoire d’hydrologie de Nancy, ANSES
- Miguel NICOLAÏ, expert substances toxiques, Agence de l’eau Rhin-Meuse
Polluants émergents en Nappe d’Alsace, résultats du projet ERMES-Rhin 2016-2018
- Lajlah LUTHER, chargée de mission « Eaux souterraines », Région Grand Est
- Baptiste REY, chargé de projets, APRONA
Pollutions historiques du bassin Rhin-Meuse. Focus sur l’après-guerre et les résidus d’explosifs
Pollution d’origine pyrotechnique : historique et modalités d’introduction dans l’environnement
- Daniel HUBE, ingénieur expérimenté sites et sols pollués, BRGM
Les modalités de gestion mises en place autour des perchlorates dans les eaux de consommation
- Nicolas REYNAUD, responsable Pôle qualité sanitaire des eaux, Agence régionale de santé Grand Est
Mesures de gestion : cas pratique sur les productions agricoles en Meuse
- Pascal DUCHÊNE, directeur départemental adjoint, DDT Meuse
Conclusion
- Jean-François MUNOZ, conseiller technique, ANSES
Jean-François MUNOZ
"La partie immergée des polluants émergents est toujours bien plus conséquente que ce que l’on peut en voir ou en traiter".
Christophe ROSIN
"Les progrès analytiques au cours des dernières décennies sur les niveaux de concentration sont de l’ordre du mg/L en 1970 ; 0,1 µg/L en 1990 et aujourd’hui du ng/L, soit quelques grains de sucre dans une piscine olympique".
Miguel NICOLAÏ
"La question était d’identifier l’origine des bromures (naturelle, anthropique), leurs sources (diffuse ou ponctuelle) et quels en étaient les émetteurs".
Lajlah LUTHER
"L’objectif du SAGE (schéma d’aménagement et de gestion des eaux) Ill Nappe Rhin -mini parlement de l’eau- est de produire une eau potable sans traitement préalable pour les générations actuelles et futures".
Baptiste REY
"La campagne sur la nappe d'Alsace permet le suivi de polluants historiques (nitrates, chlorures et pesticides) et l'acquisition de connaissances sur les polluants émergents".
Daniel HUBE
"Le nettoyage des champs de guerre a été plus polluant sur les ressources en eau que les 3 grands conflits qu’a connu la région Grand Est en 100 ans".
Nicolas REYNAUD
"Il existe des traitements très poussés et coûteux pour traiter les perchlorates dans les ressources en eau. Ces traitements doivent disposer d’une attestation de conformité sanitaire".
Pascal DUCHÊNE
"En juillet 2015, sur des sites de destruction d’obus en Meuse et sur la base du principe de précaution, 105 ha ont été mis sous séquestre, les animaux d’élevage consignés, le ramassage de produits issus de la cueillette ainsi que la consommation de poissons interdits".
